"Poisson d'Avril" ou "Boisson d'havre vil" ?
Sonnez Clairons Amis Absintheurs !
Les limitations françaises en fenchone et en pinocamphone dans les « spiritueux aux plantes d’absinthe » vendus et produits dans l’hexagone sont depuis ce 13 Mars 2010 supprimées, évacuées, abolies ! C’est très officiellement et encore un peu plus que le Revival de cette boisson in-appelable « Absinthe » se poursuit et se fait ressentir. La boisson offre désormais aux goûts et aux sensibilités toutes diverses, des sensations nouvelles du fait que les distillateurs peuvent ainsi associer dans leurs recettes de fabrication davantage de plantes et d’extraits de fenouil et d’hysope. Un verrou a sauté laissant s’échapper ainsi des arômes jusque-là oubliés !
NON !?
Il ne s'agit pas là d'un "poisson d'Avril", non plus d’ailleurs d'une "boisson d'un havre vil" ou même encore the "poison haven ill". A dire vrai, il y a toutefois bien de quoi perdre la tête en matière d’absinthe, et le trouble de l’esprit n’est pas forcément là où on l’attend et le soupçonne. La situation et l’existence de cette boisson de terroir aux qualités gustatives et culturelles uniques, paraissent des plus ubuesques, surréalistes et par conséquent incomparablement mystérieuses et mystiques. Depuis, Le mythe de la Fée Verte émoustille de mille et une manières les consciences, attise les papilles de ceux pour qui l’absinthe et son usage restent le plus souvent un mot associé à une expérience rare et fabuleusement gourmande.
Car en France, en ce jour du 1er Avril 2010, et cela depuis la loi d’interdiction du 16 mars 1915, l'"A.B.S.I.N.T.H.E" est une appellation toujours bannie, une terminologie prohibée, une rhétorique interdite. Il est donc interdit d’utiliser dans la dénomination du produit le terme seul d’ « Absinthe », l’étiquetage devant porter la mention strictement complète de « Spiritueux aux plantes d’absinthe » ou encore, de « Boisson aux extraits de plantes d’absinthe ».
Suite au Livre Bleu du Conseil de l'Europe [qui comprend une liste positive des substances aromatiques telles que la thuyone (absinthe), la pino-camphone (hysope) et la fenchone (fenouil) suceptibles d'être ré-utlisées, notamment dans les boissons, avec le cas échéant, leurs limites en principes biologiquement actifs] ; un décret décidé par l’Europe et aménagé par la France pour son cas très particulier (N°88/1024 du 02/11/1988.).
Ce décret de 1988 ré autorise une composition finale d’une boisson devant respecter des teneurs limites en thuyone, pino-camphone et fenchone. Il est stipulé qu’en France, la dénomination de vente du produit devra être du type " boisson spiritueuse ou spiritueux aromatisé à la plante d'absinthe ou aux plantes d'absinthe ". Mais parfois, face à l’incohérence et à l’obsolescence désuètes de prédicats poussiéreux instaurés jadis, les choses peuvent changer.
Décret n° 2010-256 du 11 mars 2010
modifiant le décret n° 88-1024 du 2 novembre 1988 portant application de la loi du 16 mars 1915 relative à l'interdiction de l'absinthe et des liqueurs similaires, fixant les caractères des liqueurs similaires de l'absinthe
Article 1 : Les deux derniers alinéas de l'article 1er du décret du 2 novembre 1988 susvisé sont supprimés.
Article 2 : A compter du 20 janvier 2011, le même article est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. 1er. - Sont considérées comme liqueurs similaires à l'absinthe, au sens de la loi du 16 mars 1915 susvisée, d l'article 347 du code général des impôts et de l'article L. 3322-4 du code de la santé publique, les boissons alcoolisées produites à partir des espèces d'Artemisia présentant une quantité de thuyone supérieure à 35 mg / kg. » link